L’événementiel au secours du Patrimoine
Publié le 25 septembre 2018
À l’heure où on lance des lotos pour sauver notre patrimoine, où des châteaux sont restaurés grâce à des campagnes de financement participatif, l’événementiel peut-il redonner vie et prestige à des établissements historiques ?
L’histoire de By Kadrance a commencé en 2004
Cette histoire a commencé avec la rénovation d’un immeuble construit dans les années 30 par une compagnie de navigation. C’est un bâtiment totalement atypique dans ce fameux quartier, fief des intellectuels du XIXe, surnommé alors la Nouvelle Athènes. On avait envie d’en faire un lieu unique, reprenant les matériaux de l’époque, rendant un hommage au style Art déco qui fit craquer l’habit haussmannien de Paris après la Première Guerre mondiale.
On a poursuivi avec le Cercle LeBrun
Cet hôtel particulier du XVIIIe siècle est l’un des rares à être doté de quatre façades (à cette époque, les hôtels particuliers étaient construits sur des parcelles longues et étroites et se trouvaient donc mitoyens sur leurs deux côtés), et successivement habité par le peintre Antoine Watteau, le naturaliste Georges de Buffon et le graveur Edme Jeaurat.
Il y a deux ans, nous avons engagé de grands travaux dans cet hôtel particulier. Ce fut une fabuleuse chasse au trésor. Nous avons fait réaliser une étude patrimoniale et découvert ce que l’on sait aujourd’hui de l’histoire de ce joyau, classé monument historique depuis 1955.
Ces recherches nous ont inspiré pour la rénovation, et nous avons choisi d’organiser le lieu en quatre espaces qui rendent hommage à ses illustres ambassadeurs : le salon du Sculpteur, les salons du Botaniste, les salons du Peintre et ceux de l’Architecte. Nous avons fait appel à de grands artisans qui se sont inspirés des matériaux nobles, autant de références au XVIIIe siècle.
Ces jours-ci nous terminons la réhabilitation du Cercle d’Aumale, un ancien club privé de musique qui a accueilli les plus grands artistes français. Il est situé rue d’Aumale (9e arr.), là où ont vécu Richard Wagner, Françoise Hardy et bien d’autres artistes qui ont fait de ce quartier un repère de musiciens à la recherche du bon instrument.
Faire de l’événementiel dans ces lieux, c’est s’attacher à se plonger dans leurs archives, écouter leur musique et tâcher de les ressusciter. C’est vouloir faire vivre une expérience sensorielle à ses visiteurs. Le temps d’un dîner, d’une réunion ou d’un atelier de travail. Sortir de son cadre et se sentir accompagné par l’histoire. Être hors du temps tout en bénéficiant de toute la technologie d’aujourd’hui.
Ces lieux sont chargés des énergies de ceux qui les ont habités.
Faire de l’événementiel dans ces lieux, c’est aussi donner aussi un sens, une profondeur historique à tous ceux qui travaillent avec nous chaque jour.
Se sentir dépositaire d’un patrimoine, d’une histoire.